de Guillaume Brac
avec Eric Nantchouang, Salif Cissé, Edouard Sulpice
Présenté en compétition au festival Champs Elysées (du 9 au 16 juin)
champselyseesfilmfestival.com
a obtenu le Prix de la Critique
Paris, un soir au mois d'août. Un garçon rencontre une fille. Ils ont le même âge, mais n'appartiennent pas au même monde. Félix travaille, Alma part en vacances le lendemain. Qu'à cela ne tienne. Félix décide de rejoindre Alma à l'autre bout de la France. Par surprise. Il embarque son ami Chérif, parce qu'à deux c'est plus drôle. Et comme ils n'ont pas de voiture, ils font le voyage avec Edouard. Évidemment, rien ne se passe comme prévu. Peut-il en être autrement quand on prend ses rêves pour la réalité ?
Rappelez-vous Contes de juillet -romances presque rohmériennes interprétées par des élèves du Conservatoire
Ici encore le réalisateur fait jouer des élèves du Conservatoire national supérieur d’art dramatique (éblouissant Edouard Sulpice dans le rôle de ce "chauffeur blablacar", maladroit et coincé, lui le "chaton à sa maman" ; fantastique Salif Cissé tout en rondeurs face à l’exubérant Eric Nantchouang)
Le titre ? la formule empruntée à la marine est reprise, mais délestée de sa connotation pirate, lors d’une scène de spectacle de rue pour enfants : l’actrice/clown tente en le ratant plusieurs fois l’assaut sol/estrade et les gamins de s’esclaffer.
C’est métaphoriquement un coup d’envoi, un assaut, une façon d’aborder l’autre… et qui concernera autant Felix que ses deux comparses !
Une "romance" estivale, telle une tranche de vie à la fois pudique légère et grave (en filigrane se lit tout un contexte social fait de clivages culturels)
Une "rencontre" avec l’autre que l’on apprivoise et qui est aussi rencontre avec soi-même. (Félix accepte les limites de son amour exclusif, Edouard se désinhibe alors que Chérif vit intensément la délicatesse d’une relation avec une maman seule (Ana Blagojevic)
Tournée en extérieur, cette chronique à l’ambiance souvent bon enfant d’un camping, d’ébats dans la rivière, (nous sommes dans la Drôme) d’un karaoké (Aline…) est pleine d’une humanité, tendre et empreinte d’humour, à la fraîcheur de "jouvence"
Colette Lallement-Duchoze