12 juin 2020 5 12 /06 /juin /2020 15:44

documentaire de DAVY ROTHBART

prix du jury au Melbourne Documentary Festival, 

prix du meilleur montage  au Tribeca Film Festival.

 

 

Présenté en compétition au 9ème festival  Champs Elysées Film Champs-Élysées Film Festival - 9-16 juin 2020 

a obtenu le Prix du Jury  et le Prix du Public du meilleur long métrage américain 

une saga familiale chroniquée sur 20 ans 

En 1999, Davy Rothbart rencontre dans son quartier de Washington les frères Sandford, et devient ami avec la famille. Il prête de temps en temps sa caméra au petit frère Emmanuel, 9 ans, qui aimerait réaliser des films. Rothbart ne se doutait pas qu’au fil des années, les images filmées par la famille Sandford allaient offrir un récit à la hauteur du pays, une histoire tragique et violente....

17 blocks

17 blocks soit 17 pâtés de maison, soit la distance qui sépare le Capitole et le quartier de Washington DC... Deux mondes!  deux univers si proches et si distants !

Cheryl la soixantaine revient sur les lieux de son enfance. Des larmes perlent sur son visage et sa confession en est embuée. C’est le prologue ; le spectateur est intrigué, il s’interroge: Cheryl une mère aimante ? une mère Courage ? elle se dit responsable de la tragédie qui a dévasté la famille en 2009 ! pourquoi?
 

Hésitante virevoltante ou plus maîtrisée, la caméra va nous plonger dans l’intimité de la famille afro-américaine Sandford durant deux décennies. Une sorte de docu-vérité. Le réel filmé dans tous  ses états (moments festifs déboires drames) le mal à fleur de peau qui ronge le corps (drogue et violence, passages à tabac) le tragique là où personne ne l’attendait… l’incompréhension qui tétanise et la volonté de se "reconstruire"  Avec ce regard  parfois impudique et sans complaisance. Moins celui du  "réalisateur" qui s’est contenté d’orchestrer que celui de cette caméra, devenue partie intégrante de la famille 

 

17 blocks

 

Voici  Cheryl la mère (qui rêvait d’être Marilyn…) et ses trois enfants Smurf l’aîné, Denice et le jeune Emmanuel ; elle les élève seule. On se focalise sur le plus jeune. À l’inverse de son frère -dealer invétéré- il fera des études, il rêve d’être pompier, il aime la jeune Carmen, il l'aime d’un amour total ; mais cette "romance" s'en vient percuter le bloc de l' immanence -celui de la précarité et de la violence liée à la drogue- : du sang sur le carrelage et les murs de ce vestibule où le chat égaré cherche en vain ses repères,  (un plan ô combien signifiant !!) une voix off déformée  par la douleur commentera...

Viendra la nécessaire " reconstruction". La caméra se focalise sur Justin enfant puis pré-adolescent qui ressemble si étrangement à son oncle Emmanuel ; une plaque commémorative à même le sol tout comme le film est dédié à toutes les victimes d’homicide à Washington, victimes dont les noms s’affichent dans le générique de fin ...sans fin....

 

Un film coup de poing.

À la spontanéité brute souvent déconcertante

Ni voyeurisme ni pathos ni folie vengeresse.

Et pourtant à travers le portrait de cette famille, de son environnement,  le réalisateur n’épingle-t-il pas les dérives d’un pays ?

Colette Lallement-Duchoze

Partager cet article
Repost0

commentaires

Mode d'emploi

Ce blog est destiné à collecter nos ressentis de spectateurs, à partager nos impressions sur les films (surtout ceux classés Art et Essai).

Envoyez vos articles ou vos réactions à: artessai-rouen@orange.fr.

Retrouvez aussi Cinexpressions sur Facebook

 

 

Recherche