Produit par Michael Moore et réalisé par Jeff Gibbs ce documentaire (2019) présenté le 22 mars 2020 (Jour de la Terre) est en accès libre jusqu'au 22 mai 2020, sur
Porte drapeau de la gauche radicale, vulgarisateur de Noam Chomsky! Pamphlétaire chevalier des temps modernes! C’est ainsi que l’on présente souvent Michael Moore. Et il est vrai que dans ses films ( Capitalism: a love story, The Big One, Sicko entre autres ) ses écrits (Mike contre attaque ou Tous aux abris) il fustige vilipende cloue parfois au pilori :le système capitaliste ses ravages mortifères
Planet of the Humans dont il est le producteur et Jeff Gibbs le réalisateur, dénonce l’outrageuse fusion « écologisme et capitalisme ». S’attaquer aux énergies vertes ? Oui dans la mesure où il y a eu dès le départ un piège énorme et pervers ! Une mise en garde ! Un cri d’alarme ! « nous avons été influencés dans la bataille pour sauver la planète et si nous ne renversons pas le cours des choses , les événements comme la pandémie actuelle seront de plus en plus nombreux et insurmontables » propos de Michael Moore ..)
Éoliennes, panneaux solaires, biomasse ces énergies ne sont ni « propres ni vertes ni renouvelables ». Comme tout enfer est pavé de bonnes intentions, des banques, des groupes, de grosses entreprises capitalistes se sont emparés de ce label, (l’image verte) pour investir à coup de slogans et de publicités ….non par philanthropie mais par pur appât du gain.
On ne s’affranchit pas des énergies fossiles ….et partant on ne cesse de produire des émissions de gaz à effet de serre. Bien plus la manière dont certaines de ces énergies "vertes" sont produites saccage l'écosystème !
Et le documentaire va multiplier les interviews en illustrant in situ le propos. Jeff Gibbs à bord de son Vus sillonne les Etats d’Amérique commente (voix off le plus souvent) joue le « candide » (en mettant écologistes patrons d’entreprises banquiers face à leurs contradictions!) Au tout début du film , nous le suivons dans son parcours de militant "vert".
Le rythme est souvent soutenu voire trépidant (parfois en accéléré) à tel point que le spectateur peut faire sienne la remarque du réalisateur « j’ai le tournis » ….
De nombreux passages écran noir vont servir de ponctuation : dans l’espace- on passe d’un Etat à un autre-, dans l’argumentation/illustration -on passe d’une thématique à une autre
Après une déforestation sauvage, dans un "paysage" de désolation voici deux fantômes d’arbres : amputés ils dressent leurs moignons où s’accroche vainement un singe ; ces dernières images sur le Sacrifice de la Vie ont la beauté sépulcrale d'une apocalypse annoncée
Mais le film dans son ensemble est, avouons-le, assez laborieux et ennuyeux
On regrettera l’impasse sur le nucléaire, et la propension au schématisme
Et que penser des propositions sur la "surpopulation" ???
Un documentaire intéressant, oui, mais loin d’être captivant !!
Il va susciter - n’en doutons pas- la controverse !!
Colette Lallement-Duchoze
Le titre (et son graphisme) en clin d’œil à la fiction « Planet of the Apes », laisse présager le pire quant à l’avenir de l’humanité. Avec l’image finale de cet orang outan amaigri et mourant, on atteint le comble de l’écœurement que provoque le film tout au long.
Finalement je n’ai pas trouvé l’ensemble laborieux ou ennuyeux.
Je regrette que le problème de population (et de sa consommation ostentatoire) n’ait pas été creusé plus. Peut-être est-ce fait par insinuation lorsque la question rhétorique sur ce qui entre dans la "biomasse", après avoir brûlé les arbres et les alligators…
On pense au film Soylent Green (Soleil Vert)…
À moins d’affronter ce problème, je crains qu’il n’y ait pas vraiment d’échappatoire.
Fabien 5/05/2020