Court métrage de Sophie Thouvenin (2018) 19'
avec Gémi Diallo, Antoine Chappey, Idrissa Diabaté
Lala est la seule fille d’un groupe de quatre jeunes coureurs de demi-fond venus du Mali. Leurs visas arrivent à terme. Menés par Loïc, leur coach, il leur reste une dernière chance pour être remarqués par un sélectionneur et accéder à leur rêve : intégrer un club français.
"mon corps est une Ferrari" affirme déterminée -mais sans outrecuidance - Lala au sélectionneur qui hésite à lui donner "sa" chance (elle est trop vieille; elle a plus de 18 ans...)
L'immigration? Sophie Thouvenin a choisi de traiter ce problème par le biais du sport (la sélection est redoutable pour ces jeunes Maliens; ils mettent en jeu leur Vie, leur Survie surtout quand leurs visas arrivent à terme..) Après l'entraînement (un long plan séquence) voici le moment du verdict (il sera traité hors champ -hormis pour Lala- ) mais les affres de l'attente et le tragique du refus la réalisatrice a su les rendre "palpables"
Ambiances nocturnes (nimbées de toutes leurs connotations) peu de dialogues (les regards, certains gestes ne sont-ils pas plus éloquents que des paroles?) une prédilection pour les plans séquences (qui correspondent d'ailleurs aux différentes étapes qui structurent le récit) une bande-son efficace (qui restitue à la fois le souffle des coureurs et leur douleur empreinte de l'espoir de "vaincre" ), autant de raisons pour être aux côtés de Lala et de ses camarades 19 minutes durant....
Ce court métrage est en accès libre jusqu'au 19 mai inclus sur
https://svod.brefcinema.com/nouvelles-generations/le-bout-de-la-piste.html
Colette Lallement-Duchoze
Même si le thème est un peu différent, cela m’a fait penser au film « Comme un lion. »
Dans l’un, une sélection légale de coureurs. Mais, qu’arrive-t-il à celui qui n’est pas sélectionné ? Retour au pays et rejet des siens pour avoir échoué... à moins de s’échapper et de mener une vie de « sans papier… »
Dans l’autre, un joueur récupéré par un réseau mafieux, qui finalement parvient à s’en sortir, mais pour combien qui ont échoué ?
Dans les deux cas un système qui exploite à la fois le talent et la misère des Africains.
Fabien 18/05/20
Communiqué de Brefcinema
"Il était tentant de revenir sur un florilège de courts métrages découverts sur place ces dernières années, que ce soit à la Semaine de la critique ou à la Cinéfondation. En attendant, bien sûr, de pouvoir reprendre les routes du sud dès 2021…
Et d'ici la réouverture des salles, que nous attendons tous, Brefcinema remet en avant chaque mercredi, en accès libre durant 7 jours, l'un des films se trouvant à la veille de sortir de sa programmation"