De Léonor Serraille (2017)
avec Laetitia Dosch (Paula) Souleymane Seye Ndaye (Ousmane) Nathalie Richard (la mère de Paula) Erika Sainte (la mère de Lila) Léonie Simaga (Yuki)
Présenté en Sélection Un certain regard au festival de Cannes 2017, ce film a obtenu la Caméra d'or
(rappelons que le prix récompense un premier film toutes sélections confondues)
Un chat sous le bras, des portes closes, rien dans les poches, voici Paula, de retour à Paris après une longue absence. Au fil des rencontres, la jeune femme est bien décidée à prendre un nouveau départ. Avec panache.
j’étais tout pour lui je ne suis plus rien
Un coup de tête (sens propre) sur une porte close, une blessure au front (qui progressivement sera stigmate, marque d’une blessure plus profonde) et une logorrhée "agaçante" (le doigt pointé autant vers le médecin qui restera longtemps hors champ que vers le spectateur) c'est ainsi que nous découvrons Paula au tout début ….
Et dès lors nous allons la suivre dans son errance à travers la capitale tout comme la caméra de Léonor Serraille qui la filme de dos de face en très gros plan, au gré d’un cheminement erratique de nuit le plus souvent : travellings qui épousent la (dé)marche, caméra qui virevolte qui effleure caresse le visage lumineux ou ténébreux . Quel que soit le lieu (boîte de nuit, appartement moderne, chambre d'un hôtel miteux, « bar à culottes » dans une galerie marchande) la réalisatrice a soigné les couleurs les ambiances et le choix de Laetitia Dosch dans le rôle phare (où elle explose) opère telle une osmose entre réalisatrice et actrice. L’aspect caméléon et imprévisible sied à ce personnage (inspiré de la propre expérience de Léonor Serraille)
Voici une jeune femme, déboussolée -sens propre et figuré (Joachim, photographe dont elle était la Muse vient de la larguer à leur retour du Mexique) Elle est sans le sou ; elle ment pour "dénicher" quelque boulot ; mais elle a la rage au ventre, la folie en bandoulière et le ...chat blanc de ….Joachim sous le bras. À chaque rencontre une défaite, ou au contraire un semblant de conquête... sur soi et une étape vers...Et le spectateur d’abord agacé va éprouver de la sympathie voire de l’empathie -sans aller jusqu’à la compassion. Car Léonor Serraille joue avec les ruptures de rythme et de genre : là où on attend le "pire" -dans le réalisme ou le drame- on bascule vers le ... burlesque ou c’est le non-dit!
Au terme d’une déambulation -qui est aussi l’itinéraire d’une émancipation-,voyage à la recherche de soi-même-, Paula ferme les fenêtres de la chambre. De l’espace clos, elle s’échappe sereine vers un ailleurs (dont on connaît les prémices…)
Elle est à même d'embrasser une nouvelle aurore
Colette Lallement-Duchoze
à voir sur arte-tv (jusqu’au 25/07/2020)
Truffaut disait qu'un bon film c'était d'abord une bonne histoire, ici le scénario est indigent.
L'actrice principale est de chaque plan, et la fascination de la réalisatrice ne suffit pas à créer de l'émotion, être voyeur d'une jeune femme pétée du casque ne mène nulle part. L'improvisation poussée des scènes qui s'enchaînent pour remplir le vide du récit agacent et ennuient.
Le seul personnage qui s'en tire est le mystérieux vigile africain. il produit l'effet d'un peu de poivre dans un plat sans saveur.
Bref, film narcissique sans intérêt
Serge 1/06/2020.
Ne serait-ce pas plutôt Duvivier? ?
Truffaut parlerait plus volontiers de scénario
(histoire = l'aventure des personnages; scénario = la façon dont cette aventure est racontée, mise en forme)
Ténuité scénaristique n'est pas forcément synonyme de nullité
Colette 1/06/2020