25 février 2020 2 25 /02 /février /2020 08:32

de Franco Lolli (Colombie)

avec Carolina Sanin, Leticia Gomez, Antonio Martinez 

 

Ce film a été présenté en soirée d’ouverture à la Semaine de la Critique  festival de  Cannes

À Bogota, Silvia, mère célibataire et avocate, est mise en cause dans un scandale de corruption. À ses difficultés professionnelles s'ajoute une angoisse plus profonde. Leticia, sa mère, est gravement malade. Tandis qu'elle doit se confronter à son inéluctable disparition, Silvia se lance dans une histoire d'amour, la première depuis des années.

Une mère incroyable

Le ton est donné dès les premières scènes : une femme atteinte d’un cancer du poumon, qui refuse une nouvelle chimio (elle connaît…); un appareil d'IRM à la  mécanique d’acier qui engloutit le corps, et le regard plus ou moins effaré de la fille. La dialectique Vie et Mort s’inscrira dans le conflit Mère/Fille.

Mais qui est cette "mère incroyable" ? (ainsi la qualifie le journaliste avec lequel elle entame une relation…) c’est Silvia, la fille aînée de Léti (diminutif de Leticia) .  Mère, elle s’occupe seule de son fils (l’identité du père sera le prétexte à une scène pour le moins étrange…) ; avocate, elle refuse de cautionner la malhonnêteté du chef du département des Travaux Publics et démissionne; fille aimante, elle assure de sa présence bienveillante, pleine de sollicitude, une mère qui va mourir…une mère à la forte personnalité qui l’accable souvent de ses remarques fielleuses ou de griefs assassins (sur sa relation amoureuse entre autres…) 

(à noter que le titre originel mettait en avant la fonction d’avocate ; la traduction française insisterait-elle sur la filiation ? Sur l’exemplarité ?)

 

Le cinéaste a opté pour une forme de réalisme naturaliste dans l’enchevêtrement de fils narratifs qui illustreront les trois "composantes" de son personnage éponyme. Tout en faisant la part belle (un peu trop) au  "réalisme" : il s’inspire de son vécu, il fait jouer sa propre mère pour interpréter Leti; il n’’épargne rien au spectateur -chimio et les effets secondaires dont l’alopécie, toux crachats, visage décharné au teint gris, comme autant d’effets d’insistance pour rendre palpable la présence de la mort??)

Certes des pointes d’humour et la présence solaire du gamin évitent au film de sombrer dans le piège (si tentant) du mélo et l’on devine de bout en bout l’empathie de Franco Lolli pour ces femmes qui assument leurs choix !

 

Un film qui vaut surtout pour le jeu de l’actrice Carolina Sanin.

Un jeu sobre alors que souterrain, gronde l’orage (il éclate parfois au grand jour…) ; émotion contenue (rarement explosive), tristesse latente (que l'on devine dans un regard)

 

Colette Lallement-Duchoze

 

 

 

 

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