6 novembre 2019 3 06 /11 /novembre /2019 07:45

de Marco Bellochio 

avec Pierfrancesco Ravino, Maria Fernanda Candido, Fabrizzio Ferracane  Luigi Lo Cascio Fausto Russo Alesi

 

présenté en compétition officielle au festival de Cannes 

Au début des années 1980, la guerre entre les parrains de la mafia sicilienne est à son comble. Tommaso Buscetta, membre de Cosa Nostra, fuit son pays pour se cacher au Brésil. Pendant ce temps, en Italie, les règlements de comptes s'enchaînent, et les proches de Buscetta sont assassinés les uns après les autres. Arrêté par la police brésilienne puis extradé, Buscetta, prend une décision qui va changer l'histoire de la mafia : rencontrer le juge Falcone et trahir le serment fait à Cosa Nostra.

Le Traître

Le Traître  c’est une vaste fresque -avec des séquences très violentes – celles traitées en flash back- et des scènes inoubliables du procès dans un "tribunal-bunker", un rythme haletant, et ce personnage central (le fameux  "repenti"  Tommaso Buscetta magistralement interprété par Pierfrancesco Favino). Le Traître c’est à la fois une saga familiale, un documentaire (les confessions de Buscetta dessinent la cartographie de Cosa Nostra) et un huis clos judiciaire sans omettre ces belles échappées oniriques -la marque du cinéaste italien...

 

Un cinéaste qui excelle aussi  dans la confrontation qui oppose destin individuel et destin national (rappelez-vous Vincere, 2008 ce film consacré à la maîtresse de Mussolini et qui  vilipendait le cynisme du jeune amant). Il sait rendre hommage à ses maîtres Visconti ou Coppola qu’il convoque par exemple dans la séquence d’ouverture : la grande fête de « famille » !!

 

Mais son film vaut surtout par l’image qu’il donne du mafieux sicilien. Moins de scènes d’action et plus de dialogues ; démythification (et partant démystification) de toute phraséologie et imagerie qui ont prévalu dans nombre de films consacrés à la mafia. Derrière des barreaux lors du long procès de Bruscetta les "mafieux" de Cosa Nostra s’agitent certes et braillent parfois mais on devine leur désarroi et leurs faiblesses. Bellochio les a débarrassés de leur cuirasse légendaire …

 

Le personnage éponyme Le Traître (avec cet article à valeur généralisante ou d’excellence dans l’unicité) renforce l’aspect caméléon de Buscetta :-d’ailleurs presque chaque scène illustre un aspect précis de cet homme complexe ; apparemment impassible impavide, macho, père intransigeant, individualiste, homme d’affaires peu scrupuleux mais homme d’honneur...Toujours ! -. Lors de ses entretiens avec le juge Falcone il rend justice à la vraie Cosa Nostra ; Le traître ? C’est Toto Riina -ce parrain sanguinaire

 

Ainsi c'est un regard neuf que Marco Bellochio apporte au genre "préempté par le cinéma hollywoodien

 

Un film à voir assurément! 

 

Colette Lallement-Duchoze

 

 

 
films (site | email) le mercredi 06 novembre 2019 à 22:22 
Merci pour le post intéressant.

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F
Merci pour le post intéressant.
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