18 mai 2019 6 18 /05 /mai /2019 03:36

Documentaire réalisé par Lisa Immordino Vreeland (USA) 2017

Photographe, -de mode et de guerre-, illustrateur et chroniqueur, décorateur pour le cinéma et le théâtre, Cecil Beaton (1904-1980) fut un arbitre de son temps dont il a su capturer les changements culturels et politiques . Un héritage  à la fois unique complexe et créatif

 

Love, Cecil (Beaton)
A priori ça ne me disait rien de voir ce documentaire sur le photographe officiel de la Reine Elizabeth II, mais Cecil Beaton (1904 -1980) c’est aussi le photographe de magnifiques photos dans Vogue, et le créateur des costumes du film “My fair Lady”.
Sa personnalité de Dandy très anglais à l’accent upper class résonne tout au long du film comme une musique si élégante en écho à Rupert Everett, la voix off du commentaire, si distincte et distinguée, elle aussi, douce et grave. Ce documentaire d’1 H 40 glisse donc sans ennui aucun et devient un régal pour tout anglophile qui se respecte.
 
Le personnage est complexe : homosexuel mais qui eut une relation amoureuse avec Greta Garbo au point de la demander en mariage. Avec ses amours et détestations superbement dites en toute franchise, son narcissisme non dénué de sens critique vis-à-vis de lui même, le personnage fasciné par l’esthétisme aristocratique a joué un rôle social d’importance en photographiant une petite fille blessée et triste, photo parue dans Life pendant la seconde guerre mondiale et qui eut de l’effet sur la population des Etats Unis au point de la faire adhérer à l’effort de guerre pour libérer l’Europe.
Les photos en noir et blanc qui défilent sont d’une beauté inouïe, même la reine insipide d’ordinaire se pare, grâce à l’artiste, d’un supplément d’âme en esquissant un sourire officiel.
 
Ce documentaire est très anglais , le spectateur se laisse envoûter par une chronologie, un montage didactique et léger, où on passe d’Hollywood aux manoirs anglais, aux scènes intimes et interdites.
 
En résumé, Voyage en hommage à l’art photographique et balade envoûtante autour d’un personnage désuet, énervant d’aliénation mais paradoxalement attachant.
 
 
A voir !
 
Serge Diaz
 

Que Rupert Everett, lisant les cahiers personnels de Cecil Beaton joue  le rôle de narrateur, est  certes un choix  judicieux; que la multiplicité des points de vue (David Bailey Leslie Caron, Isaac Mizrahi, David Hockney Hamish Bowles Hugo Vickers  etc.) soit en harmonie avec l'éclectisme de l'artiste quoi de plus "conventionnel" (et l'écran est souvent divisé,  split  screen);

Si le documentaire illustre  les talents de l'artiste,   on devine trop que Lisa  Immordino Vreeland (comme pour Peggy Guggenheim d'ailleurs) privilégie l'efficacité à l'esthétique; et pour une personnalité aussi fantasque que celle de Cecil Beaton on eût souhaité plus d'extravagance dans la forme que la récurrence de plans sur les herbes et les  fleurs de la propriété si chère à l'artiste, la rapidité dans le défilement d'images d'archives,   les fondus enchaînés ou les quelques  passages écran noir  !!!!

Colette 20/05/19

 

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