25 avril 2019 4 25 /04 /avril /2019 07:15

de Jonah Hill (USA)

avec Sunny Suljic, Kathrine Waterston, Lucas Hedges

 

Présenté à la Berlinale 2019 (section Panorama) 

 

 

Dans le Los Angeles des années 90, Stevie, 13 ans, a du mal à trouver sa place entre sa mère souvent absente et un grand frère caractériel. Quand une bande de skateurs le prend sous son aile, il se prépare à passer l’été de sa vie…

90's

En finir avec les parures de lit Tortues Ninja, les t-shirts de cartoon, imiter le grand frère (même si ce dernier est violent;  et le film s’ouvre sur une scène de tabassage!), intégrer le groupe des aînés (amoureux de skate-board) : ce sera le parcours de Stevie, un été des années 90 ; avec des rites de passage (apprentissage alcool drogue sexe), des chutes réitérées (comme autant de "stations" sur un chemin de croix vécues parfois avec une complaisance plus ou moins morbide ou du moins un masochisme enfantin (je grandis par la Douleur ; je convoite cette Douleur ; je la revendique)

Jusque-là rien d’innovant (même et surtout dans le fait de "recréer" une famille que l’on aura choisie, dans un monde dont on se sent exclu)

 

L’originalité de Jonah Hill ? Le choix du format 4:3 (celui par excellence du portrait et à plusieurs reprises le visage de Stevie ou de l’un de ses comparses filmé en gros plan envahit l’écran) ; le montage qui fait alterner les passages plus "contemplatifs" (cf les duos avec Ray dont les dialogues sont empreints d’une sagesse inouïe) et des rythmiques relevées (chorégraphie des skateurs) . La trame sonore est en effet assez époustouflante:  musique composée par Trent Reznor et une playlist qui se partage entre Nirvana Pixies Mobb Depp entre autres. Et enfin un casting qui fait la part belle à des "non professionnels" (choisis lors d'un casting sauvage pour leur performance de skateurs)

 

On retiendra cette scène où Ray confectionne une planche pour l'offrir à Stevie -gage de son intégration. Le réalisateur nous fait assister à toutes les étapes: choix du board, revêtement anti-dérapant, roulettes. N'est-ce pas la métaphore du travail de reconstitution du film lui-même? Ou encore celle où Stevie éructe en hurlant sa haine à l'encontre de sa mère décontenancée au volant de la voiture; cette violence verbale inattendue ne signe-t-elle pas la rupture définitive avec le "giron" maternel?  

 

Et pourtant! sans vouloir comparer 90's -même si la tentation est grande- avec les films de Larry Clark (Wassup Rockers) ou de Gus Van Sant (Paranoïd Park) beaucoup plus "politiques" (fond) et "violents" (forme), il manque au film de Jonah Hill une puissance qui entraînerait l'adhésion...

 

Colette Lallement-Duchoze

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