7 mars 2019 4 07 /03 /mars /2019 08:09

de Peter Farrelly (USA) 

Avec Viggo MortensenMahershala AliLinda Carde

3 Oscars meilleur film, meilleur acteur secondaire, meilleur scénario original

En 1962, alors que règne la ségrégation, Tony Lip, un videur italo-américain du Bronx, est engagé pour conduire et protéger le Dr Don Shirley, un pianiste noir de renommée mondiale, lors d’une tournée de concerts. Durant leur périple de Manhattan jusqu’au Sud profond, ils s’appuient sur le Green Book pour dénicher les établissements accueillant les personnes de couleur, où l’on ne refusera pas de servir Shirley et où il ne sera ni humilié ni maltraité. Dans un pays où le mouvement des droits civiques commence à se faire entendre, les deux hommes vont être confrontés au pire de l’âme humaine, dont ils se guérissent grâce à leur générosité et leur humour. Ensemble, ils vont devoir dépasser leurs préjugés, oublier ce qu’ils considéraient comme des différences insurmontables, pour découvrir leur humanité commune. 

Green Book: sur les routes du Sud

En se laissant porter par le rythme (celui d’un road movie ) la musique,  le jeu excellent  des deux acteurs et  l'humour de certaines réparties,  on en viendrait presque à occulter les mécanismes faciles d'un film ( mécanismes qui ont sûrement participé peu ou prou,  à l’obtention de plusieurs oscars...)

 

Un prologue (ou prélude avant l'embauche de Tony par le Dr Don Shirley) qui s’éternise. Certes il s’agit de montrer l’environnement de Tony Lip Vallelonga dit Tony La tchatche, mais que d’insistances inutiles-  en ce sens qu'elles n’ajoutent rien à la spécificité du personnage, se contentant de "forcer le trait". Si le fils de Tony, Nick Vallelonga, est à l’origine du scénario, est-ce pour cautionner l’authenticité du portrait de son père ? (et le générique a soin de rappeler que l’histoire s’inspire de faits réels) Auquel cas pourquoi tout ce déploiement ?

Le couple que forme le costaud  (Viggo Mortensen a dû prendre 20kg..)  raciste primaire, -mais au "bon fond" - et le pianiste fluet élégant et rigide -dans un rapport de domination inversée : le Noir éduqué et le Blanc fruste - rappelle les couples dépareillés de la comédie. Ici il frise par moments la caricature (voir par exemple les gros plans répétés et complaisants sur le visage du conducteur qui mange avec voracité, goulûment …)

Au bout du road movie, les deux personnages qui auront appris à s’apprivoiser, se réconcilient et la séquence finale -une fête de Noël dans la famille italienne élargie- prône la tolérance dans la dégustation de poulet frit....(à noter que le poulet frit dont la marque commerciale est bien visible, aura participé à "l'émancipation" du pianiste jusque-là corseté dans ses principes et son respect méticuleux du savoir-vivre, du savoir-manger!!)

 

Que de bons sentiments dans ce road movie, -qui est aussi un  voyage initiatique, pour chacun-, cousu -il faut l’avouer- de fil blanc ....A cela s'ajoutent  l’académisme et la pesanteur de la démonstration ("ode" à la tolérance clament certains spectateurs enthousiastes) et la profusion d’aphorismes clichés (sur  la dignité entre autres)

 

Colette Lallement-Duchoze

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Mode d'emploi

Ce blog est destiné à collecter nos ressentis de spectateurs, à partager nos impressions sur les films (surtout ceux classés Art et Essai).

Envoyez vos articles ou vos réactions à: artessai-rouen@orange.fr.

Retrouvez aussi Cinexpressions sur Facebook

 

 

Recherche