18 février 2019 1 18 /02 /février /2019 18:33

de Félix Moati

avec Vincent Lacoste, Benoît Poelvoorde, Mathieu Capella, Anaïs Demoustier

Joseph et ses deux fils, Joachim et Ivan, formaient une famille très soudée. Mais Ivan, le plus jeune, collégien hors norme en pleine crise mystique, est en colère contre ses deux modèles qu’il voit s’effondrer. Car son grand frère Joachim ressasse inlassablement sa dernière rupture amoureuse, au prix de mettre en péril ses études de psychiatrie. Et son père a décidé de troquer sa carrière réussie de médecin pour celle d’écrivain raté. Pourtant, ces trois hommes ne cessent de veiller les uns sur les autres et de rechercher, non sans une certaine maladresse, de l’amour…

 

Deux fils

La séquence d’ouverture donne la tonalité et révèle une façon de filmer qui prévaudra dans ce premier long métrage de Félix Moati (connu jusqu’ici comme acteur). Joseph (Benoît Poelvoorde) filmé de dos encadré par deux garçons va choisir un cercueil pour feu son frère. Convaincu de l’étroitesse de cet habitacle de la mort, il le teste…Exit pathos ou larmes !!!

Mélange de légèreté et de gravité, d’ humour et de drame c’est bien ce qui va caractériser le parcours des trois personnages (on a parfois l’impression que c’est le même à trois moments d’une vie)

 

Un père médecin qui change brutalement de métier convaincu de ses talents d’écrivain (n’est pas Tolstoï qui veut) ; le fils aîné qui caresse le rêve d’être "le plus grand psychanalyste du monde" (mais il est englué dans le ressassement d’un échec amoureux) et le cadet accro de religiosité et d’alcool essaie de se frayer son propre chemin. Leurs parcours apparemment solitaires et douloureux vont en fait tisser une trajectoire, celle de la réconciliation -surtout entre les frères -même si le titre du film "Deux fils" induit la figure parentale  (ici le père fantasmé, le père réel, le père enfant que deux fils prennent en charge cf l'affiche signée Floc'h) ; fébrile et chaotique cette quête de soi mais  ô combien éminent le rôle positif des femmes !!

 

Filmés souvent de dos (seuls ou en duo) en plans rapprochés ou en très gros plans (visages) ils pourraient envahir l’écran -la fluidité du rythme le déleste de cette éventuelle lourdeur.

Musique jazzy, ambiances nocturnes parisiennes, acteurs formidables (mention toute spéciale à Mathieu Capella et Anaïs Demoustier),  tout concourt à faire de ce premier long métrage un film attachant.

Des esprits chagrins en mal de critique à tout prix souligneront  le côté anodin de l’histoire (parcours initiatique et  histoire d'une reconstruction)

 

Contentons-nous de saluer  un talent prometteur !!

 

Colette Lallement-Duchoze

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