23 janvier 2019 3 23 /01 /janvier /2019 09:31

d'Olivier Assayas 

avec Guillaume Canet, Juliette Binoche, Vincent Macaigne, Nora Hamzavi

Film présenté à la Mostra  de Venise 

Alain, la quarantaine, dirige une célèbre maison d’édition, où son ami Léonard, écrivain bohème publie ses romans. La femme d’Alain, Séléna, est la star d’une série télé populaire et Valérie, compagne de Léonard, assiste vaillamment un homme politique. Bien qu’ils soient amis de longue date, Alain s’apprête à refuser le nouveau manuscrit de Léonard… Les relations entre les deux couples, plus entrelacées qu’il n’y paraît, vont se compliquer.

Doubles vies

Doubles vies ? ou  castigat ridendo mores ?

Il y a celles des personnages. Et là on est en plein vaudeville si l’on adopte un point de vue réaliste ou marivaudage -si l’on joue l’élégant hypocrite. Alain l’éditeur couche avec Laure sa conseillère à la transition numérique alors que sa femme Séléna a des rapports avec l’écrivain Léonard édité par son mari. La conseillère elle-même mène une double voire triple vie...Séléna joue dans la série télévisée Collusion (et non collision) à défaut d’obtenir des rôles au théâtre ; Valérie la femme de l’écrivain est conseillère parlementaire au service d’un élu qui mène une "double vie"...

 

Plus intéressante serait la problématique moins sur le passage au numérique (double vie du livre?) que sur la pertinence de ce passage (quasi obligé?) mais elle est galvaudée par le ressassement de clichés récités avec plus ou moins de pédantisme ; quant à celle du contenu romanesque -l’autofiction ne renvoie-t-elle pas au roman à clés? -elle est délibérément discréditée (je sais il s’agit d’une caricature) à la fois par l’écrivain (et là Vincent Macaigne semble s’en donner à cœur joie pour interpréter un écrivain empêtré dans ses apories et ses comportements d’enfant gâté) et par un panel de lecteurs qui s’interrogent plus sur l’image littéraire que sur l’être du langage...L’éditeur quant à lui constate une baisse des ventes (même si les critiques sont très positives) et rechigne à éditer le nouveau manuscrit de son protégé !

 

Bien sûr le réalisateur propose un miroir déformant sur le monde de l’édition germanopratin  (les discussions dans ces "soirées" entre-soi se réduisent à des verbiages plus ou moins convenus) mais ce qui m’a le plus gênée est ce dévergondage de champs-contrechamps (même s’ils sont censés illustrer la dualité). Le ton était donné dès la longue séquence d’ouverture dans le face-à-face entre l’éditeur et l’écrivain !

 

Par bonheur le casting est une bouée de sauvetage

(mention spéciale à l’humoriste Nora Hamzavi pour son être-là et sa diction)

 

Colette Lallement-Duchoze

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