6 janvier 2019 7 06 /01 /janvier /2019 13:01

de Ryusuke Hamaguchi (Japon)

avec Masahiro Higashide, Erika Karata, Koji Seto

présenté au festival de Cannes (Compétition officielle)

La jeune Asako est éperdument éprise de Baku, un jeune homme imprévisible, fantasque et poétique, et très beau. Un jour, il disparaît laissant Asako désespérée. Fuyant Osaka, la ville du drame, la jeune femme tente de s'en remettre et se reconstruit tant bien que mal à Tokyo, où elle finit par rencontrer un garçon qui ressemble trait pour trait à Baku. D’abord effrayée et incrédule, elle s’abandonne à cette attirance (partagée), et s’installe avec le sosie du disparu. Asako voudrait lui dire la vérité mais ne veut pas perdre ce nouvel amour inespéré...

Asako I & II

Ce film dont on vante la beauté formelle et la finesse psychologique, m'aura laissé une impression mitigée; ou pour parodier le titre original "netemo sametemo" "éveillé(e) ou endormi(e)"

 

Faisons fi des ressemblances -un peu hâtives et faciles- avec Rohmer  -pour la tonalité- et avec Vertigo -pour la thématique du Double même si elle est inversée.

 

Dualité, gémellité, amour rêvé, amour fantasmé et amour vécu, cristallisation (stendhalienne) antagonisme passion/raison, sur fond de séisme(s) (sens propre et figuré) et de machisme ancestral, le cinéaste explore tout cela à travers le personnage d'Asako  de l'adolescence à l'âge adulte

 

Baku l'être aimé et désiré au premier regard, au premier baiser, disparaît...Plus tard Asako rencontre son "sosie" ...s'apprête à l'épouser quand -et c'est le climax du film- retour du premier....Acceptation d'une forme de routine? ou constat assumé de l'ambivalence de toute chose? Comme le dit au final Asako "oui c'est beau" alors que son compagnon Ryhoei évoquait  la laideur des flots boueux que charrie la rivière... 

 

 

On retiendra toutefois quelques séquences .

La scène d'ouverture. La rencontre Asako Baku au sortir d'une expo est traitée avec une grâce quasi aérienne  et le premier baiser a pour toile de fond des mini feux d'artifice lancés par des enfants; ce mélange de délicatesse et d'onirisme est d'une intense beauté suggestive.

Ou encore la scène de rupture : les lignes horizontales et verticales délimitent le champ visuel tout comme elles délimitent le champ des possibles (par-delà la digue abrupte ouverture sur l'infini de la mer) avant que l'épilogue  ne concrétise le choix....

 

Colette Lallement-Duchoze

 

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