2 juin 2018 6 02 /06 /juin /2018 17:19

D'Ilan Klipper 

Avec Laurent Poitrenaux, Camille Chamoux, Marilyne Canto

 

Bruno a publié un fougueux premier roman en 1996. La presse titrait : « Il y a un avant et un après Le ciel étoilé au-dessus de ma tête ». Vingt ans plus tard, Bruno a 50 ans. Il est célibataire, il n’a pas d’enfants, et vit en colocation avec une jeune Femen. Il se lève à 14h et passe la plupart de ses journées en caleçon à la recherche de l’inspiration. Pour lui tout va bien, mais ses proches s’inquiètent...

Le Ciel étoilé au-dessus de ma tête

Un fatras de livres, de cartons, d’affiches, des couleurs délavées ou plus criardes -comme dans un tableau nabi- un perroquet qui joue le rôle de gueuloir flaubertien, des bols crasseux, c’est l’antre de Bruno quinquagénaire en panne d’inspiration. En slip il va de ci delà dans cet appartement qu’il partage avec une colocataire de trente ans sa cadette. Il maugrée se ravise vocalise correspond via facebook en proposant de vulgaires parties de « cul ».

Une séquestration assumée -ou quand l’appartement habitacle des fantasmes devient la métaphore d’un esprit "malade". L’acteur Laurent Poitrenaux incarne à merveille ce personnage déjanté ... persuadé que l'enfermement si propice à la réflexion est la condition sine qua non au jaillissement créatif 

Mais quand les "autres" (parents ami et ex)  soucieux de sa santé mentale, investissent les lieux comme sur une scène de théâtre, c’est en fait pour une HDT : sagement -et provisoirement assis- obéissant aux directives de la psy, ils vont égrener la liste des griefs (dont "courir tout nu dans la cage d’escalier"). De ces personnages dits secondaires Ilan Klipper sait exploiter le talent de comédiens (gestuelle et savoureuses réparties)

 

Le réalisateur,  à la caméra très mobile, nous entraîne -agréablement contraints et forcés- dans ce huis clos et il nous déroute sciemment en passant sans transition du réel au fantasme, du vécu au flash back ; un gros plan sur les visages de  Sophie Marceau et Gérard Depardieu dans Police de Pialat  et voici incarné le fameux syndrome de Peter Pan. Bruno ne serait-il pas un puer aeternus bien plus qu’un "fou" à séquestrer en milieu psychiatrique ?

Et la phrase de Kant  "deux choses remplissent le cœur de crainte et d’admiration, le ciel étoilé au-dessus de moi, et la loi morale en moi"  cautionne en l’illustrant cette comédie dont la légèreté n’est qu’apparente

 

Un film à ne pas manquer

 

Colette Lallement-Duchoze

 

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