Dans son magasin de photographie de Londres, Tony Webster mène une existence tranquille. Sa vie est bousculée lorsque la mère de Veronica Ford, son premier amour, lui fait un étonnant legs : le journal intime d’Adrian Finn, son meilleur ami du lycée. Replongé dans le passé, Tony va être confronté aux secrets les plus enfouis de sa jeunesse. Les souvenirs sont-ils le pur reflet de la réalité ou autant d'histoires que nous nous sommes racontées ?
Ritesh Batra qui nous avait régalés avec Lunchbox a réalisé un film dans un tout autre genre mais de même qualité.
Ici les émois ne sont pas indiens mais bien britanniques, par les mimiques, le campement très middle class anglaise, l’éducation public-school, Cambridge, les belles maisons et quartiers chics de Londres.
Le tempo faussement lent mais plein de rebondissements nous donne le temps de réfléchir au bilan de la vie. Les sexagénaires et plus s’y retrouveront pleinement.
Quelle vision a-t-on de sa propre vie en fin de course ? Réinvente-t-on sa vie au gré d’une mémoire plus ou moins faillible et qui filtre les souvenirs à chacun sa manière ? Ou l’invente-t-on pour échapper aux tourments des remords ?... Quoi qu’il en soit la vision de notre vie est parcellaire mais en est-on conscient ? Beaucoup de questions existentielles parsèment cette histoire d’amour excellemment interprétée par Jim Broadbent en personnage peu bavard, dépassé par ses rencontres féminines et à l’humour très british qui sauve.
Bref un grand moment de plaisir et d’émotions cinématographiques pour le spectateur nostalgique ou pas de son passé.
Un film qui se dévoile avec finesse et élégance.
A voir vraiment !
Serge Diaz