26 janvier 2018 5 26 /01 /janvier /2018 17:05

 

De Sergio Castellitto (Italie) 

Avec  Jasmine TrincaStefano AccorsiAlessandro Borgh Hanna Schygulla 

 

Prix d'interprétation féminine Cannes 2017 (Un Certain Regard)

À la périphérie de Rome, Fortunata, suite à un mariage raté, se bat quotidiennement pour élever convenablement sa fille Barbara. Faisant face aux difficultés, elle songe à ouvrir un salon de coiffure afin de de s'épanouir et de trouver son indépendance…

Fortunata

Fortunata, I love Torpigna (autocollant sur le réfrigérateur) Lucky (enseigne) ! Ne  pas se fier aux apparences

Fortunata est cette femme combative déterminée (l’actrice Jasmine Trinca porte le film et le personnage de bout en bout ) aussi resplendissante et lumineuse que sa masse de cheveux.

Son rêve ? ouvrir son propre salon de coiffure, aidée en cela par son ami tatoueur (et bipolaire) Elle qui vient d'un milieu social déshérité va travailler d’arrache-pied tout en vouant un amour (presque) sans faille à sa fille Barbara dont elle a la garde…

Mais quand le rêve se brise sur le bloc de l’immanence….et en l’occurrence la déraison de l’amour fou ….

Si la tonicité et le rythme du film épousent ce combat pour l’indépendance, on sent très (trop) vite un trop plein non pas d’énergie mais de profusion thématique. Et d’abord l'évocation de la diaspora chinoise : la scène d’ouverture vue en plongée a priori insolite – groupe de danseuses évoluant avec  des gestes assez raides sur la musique de l’hymne à la joie- l’illustre avec ironie ; le quartier commerçant est désormais comme colonisé. Quant à la peinture sociale quelques plans fixes et travellings suffisent à suggérer le milieu si cher aux devanciers néoréalistes de Sergio Castellitto. Mais que dire de la "peinture" du milieu psychiatrique ? Trop de clichés...La relation familiale ? Le père, un violent, un jaloux qui -au prétexte que le divorce n’est pas encore prononcé- veut toujours exercer son "droit de cuissage". Et voici en toile de fond la récurrence du mythe d’Antigone (incarnée par une Hanna Schygulla habitée par ses rêves d’antan quand elle interprétait sur scène la jeune fille rebelle ; rêves qu’elle caresse vainement jusqu’à en mourir). Or ce mythe semble trop souvent "plaqué" 

Cela étant on est subjugué par la puissance volcanique du personnage. Sa mini-jupe, ses talons hauts, ses cheveux colorés, son verbe provocateur, n’en font pas pour autant une "cagole" 

Malchanceuse au départ, elle sera Fortunata cette "force qui va" enfin libérée !

Colette Lallement-Duchoze

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