4 décembre 2017
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De Robert Guédiguian
avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, Jacques Boudet, Anaïs Demoustier, Robinson Stévenin
argument:
Dans une calanque près de Marseille, au creux de l'hiver, Angèle, Joseph et Armand se rassemblent autour de leur père vieillissant. C'est le moment pour eux de mesurer ce qu'ils ont conservé de l'idéal qu'il leur a transmis, du monde de fraternité qu'il avait bâti dans ce monde magique, autour d'un restaurant ouvrier dont Armand le fils aîné continue de s'occuper
Un film très très émouvant malgré deux erreurs majeures de casting.
On a du mal à croire à cet amour béat du jeune pêcheur de 30 ans incarné par Robinson Stevenin pour Ariane Ascaride en âge d’être sa mère. Idem pour Anaïs Demoustier avec Jean-Pierre Darroussin....
Hommage sans doute du réalisateur pour sa compagne de toujours qu’il voit avec les yeux de l’amour, éternelle séductrice.
Hommage aussi pour son vieux et fidèle copain Darroussin qui a les meilleures répliques de ce film aux très bons dialogues.
Mis à part l’erreur de casting, nous sommes enveloppés par une ambiance d’amour et de fraternité, de générosité, d’immense nostalgie surtout pour une époque d’une vraie et belle culture populaire en train de mourir sous nos yeux.
Ce film testament parle certainement davantage aux sexagénaires qui ont partagé le même idéal politique qu’aux jeunes générations aujourd'hui pénétrées par l’idéologie libérale.
Mais chez Guédéguian il y a toujours un fond d’espoir et de renouveau possible.
La scène finale est magistrale où les trois frères et sœurs appellent sous le viaduc pour chemin de fer, leur prénom renvoyé en écho ; à leurs voix s’ajoutent celles des trois enfants-migrants naufragés qu’ils ont recueillis et qui sortent de leur mutisme pour appeler leur petit frère mort. Ces enfants comme pendants des trois adultes, qu’adviendront- ils à leur tour ?...
Bref, un film plein d’atmosphère sur une culture, un état d’esprit, un bilan.
Une profonde réflexion sur la vie, un beau cadeau pour les spectateurs de la génération 68 qui ont voulu changer le monde.
Un film familial qui nous remue avec tendresse.
Serge Diaz
Mais où est l'erreur de casting? Anaïs Demoustier n'incarne-t-elle pas avec talent l'ex étudiante tombée sous le charme de son "professeur"?? et Robinson Stévenin ce jeune marin pêcheur qui "idolâtre" celle qui lui a fait découvrir enfant la magie du théâtre ne joue-t-il pas "illuminé" son rôle?
A moins que tu veuilles parler de "vraisemblance" (en tout cas le casting est impeccable)
C'est l'heure des bilans certes mais sans prise de bec ni nostalgie amère; une des questions majeures de ce film (comme d'autres d'ailleurs de Guédiguian ) "comment préserver malgré tous les malgré(s) la solidarité et rester fidèle à un idéal de justice?
Colette 12/12/17
Published by cinexpressions