De Marc Dugain
Avec Lambert Wilson, Olivier Gourmet, Anamaria Vartolomei Juliane Lepoureau
(adaptation du livre de Chantal Thomas qui a cosigné le film)
argument:
1721. Une idée audacieuse germe dans la tête de Philippe d’Orléans, Régent de France : Louis XV, 11 ans, va bientôt devenir Roi et un échange de princesses permettrait de consolider la paix avec l’Espagne après des années de guerre qui ont laissé les deux royaumes exsangues.
Il marie donc sa fille, Mlle de Montpensier, 12 ans, à l’héritier du trône d’Espagne, et Louis XV doit épouser l’Infante d’Espagne, Anna Maria Victoria, âgée de 4 ans.
Mais l’entrée précipitée dans la cour des Grands de ces jeunes princesses, sacrifiées sur l’autel des jeux de pouvoirs, aura raison de leur insouciance…
Film grand public – à voir l’affluence à l’Omnia de Rouen un samedi après midi- on se dit que les films de princesses font toujours rêver le bon peuple. Sauf que là il ne s’agit pas de niaiseries royales mais d’un film crépusculaire sur le malheur des femmes au 18ème siècle, fussent elles de la plus haute naissance.
Monnaie d’échanges pour réconcilier deux pays en guerre ou prétexte à en déclarer de nouvelles, cette tradition de mariages consanguins cachait des petites tragédies. Il n’est pas question d’amour même si la bonne volonté des jeunes protagonistes tend à nous démontrer qu’on peut finir par aimer quiconque avec un peu de volonté.
L’image est soignée, les lumières qui donnent le ton au film sont remarquables.
Mais on regrettera que le réalisateur ait fait jouer la fille de Philippe d’Orléans de manière anachronique, en décalage complet avec les autres acteurs, son parler contemporain était-il nécessaire pour montrer son caractère rebelle ? C’est très maladroit.
Idem pour le frère du jeune Louis XV qui joue très mal et Lambert Wilson qui en fait trop.
La grande actrice Catherine Mouchet, qui joue la gouvernante des jeunes princes, apporte une intériorité émouvante comme un pavé au milieu de ces cours aux moeurs glacées et glaçantes.
Serge Diaz