26 juin 2017 1 26 /06 /juin /2017 05:21

De Volker Schlöndorff (Allemagne, Irlande)

 

avec Stellan Skärsgàrd, Nina Hoss, Niels Arestrup,  Susanne Wolff

 

partition musicale de Max Richter

Argument: L'écrivain Max Zorn arrive à New York pour promouvoir son dernier roman. dans lequel il raconte  l'échec d'une passion amoureuse dans cette ville, il y a 17 ans. Presque par hasard, il revoit Rebecca, la femme en question.  Ils décident de passer encore une fois un week- end ensemble à Montauk, le petit village de pêcheurs au bout de Long Island. Ils y reviennent  pleins d'espoir et de regrets...

Retour à Montauk
Film intéressant et joué inégalement.
La thématique de la nostalgie de nos anciennes amours est à la mode; mais les principaux protagonistes Stellan Skargârd et Nina Hoss -qu’on avait vue dans Barbara-, jouent à merveille, avec maturité, les deux amants qui se retrouvent au bout de 17 ans de séparation. Aventure sans cohabitation d’ailleurs: ce détail a son importance; il résonnera à la fin du film. On regrettera que l’actrice Susanne Wolff, qui joue Clara, la compagne américaine du moment de l’écrivain Max Zorn, soit moins bien dirigée, plus stéréotypée, malgré son charme et sa fragilité.
 
Cet homme écrivain séducteur de belles femmes n’aime que le phantasme de l’amour. Ce sont les femmes qui aiment vraiment dans cette histoire. L’homme narcissique les quitte et croit les retrouver telles qu’il les a quittées, mais c’est oublier que chacune a eu une vie après lui, ce qu’il semble ignorer. On notera à deux reprises le paradoxe du personnage qui façonne des histoires d’amour romanesques et son incapacité à maîtriser les siennes propres. Pénélope est un mythe, les hommes ou les femmes qu’on a quittés ne sont plus les mêmes quelques années plus tard; vouloir recommencer une vie amoureuse interrompue comme on enfourche un vélo, est un leurre.
 
Schlöndorff soigne les images, un New-york presque  à la Woody Allen, presque ! car l’intrusion soudaine d’une autre réalité plus vraie, plus crue surgit parfois...lorsqu’on quitte les beaux quartiers, et le cinéaste prend alors le contre-pied des romances à la Barbara Cartland. Le réalisateur du Tambour filme avec une distance intime les personnages pour donner du poids aux dialogues bien écrits et qui pèsent après tant d’absence; mais contradictoirement, il s’adonne à quelques clichés parfois - comme cette promenade au bord de mer à Rhode Island des deux anciens amants, que n’aurait pas reniée Claude Lelouch.
La musique qui accompagne, elle, nous charme en permanence.
 
Bref, Un film littéraire....qui fait rêver et réfléchir chaque spectateur sur les aléas de sa nostalgie.
Un film agréable qui donne surtout envie de lire ou relire le roman (autobiographique ?) de Max Frisch “Max Zorn”.
 
Serge Diaz
 
 
 
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