Documentaire réalisé par Jean-Pierre Pozzi
Argument: Le dessinateur Mathieu Sapin prépare une nouvelle BD sur les salles de cinéma. Il va donc parcourir la France pour rencontrer ceux qu’on nomme « les exploitants ». De villes en villes, il va découvrir la diversité d’un milieu et l’envers du décor d’un modèle que le monde entier nous envie
Plus de 1200 salles de cinéma, plus de 3500 écrans ; des "exploitants" qui ne sont pas seulement gestionnaires mais aussi et surtout cinéphiles. Voilà la fameuse exception française que revendique et admire Michel Ciment interviewé à un moment dans ce documentaire (en tant que critique de cinéma il était invité par un "exploitant")
Et le spectateur est embarqué dans la Ford Escort quasi mythique, avec Mathieu Sapin et son chauffeur à parcourir la France de la Normandie à la Provence dans une sorte de road movie, à la rencontre de directeurs de salles, programmateurs, projectionnistes, salariés interviewés tour à tour lors de 14 étapes (dont "Le Casino" à Bagnols-sur-Cèze (Gard) "L'Athénée" à Lunel (Hérault), "Ti Hanok" à Auray (Morbihan), "Le Long-Cours" à Coutances (Manche)..Utopia à Avignon) Mathieu Sapin griffonne sur son carnet de croquis, corrige développe ce qui sera sa future BD (en s’inspirant précisément de tous les personnages rencontrés).
De même nous pénétrons avec eux dans les coulisses des salles aux fauteuils rouges le plus souvent
Passage au numérique, aménagement d’un lieu existant ou création d’un nouveau, technique de "séduction" pour attirer le public, passions et déconvenues -dont les relations avec les distributeurs- les sujets de discussion ne manquent pas. Mais on devine chez tous la même volonté de faire des salles de cinéma (art et essai surtout) un lieu de rencontre avec le public et de promouvoir ainsi le lien qui unit le 7ème art à une ville ou un quartier
Peut s'inviter (hélas!) la musique de "la dernière séance"....
Ce documentaire -que l'on pourrait comparer à un "inventaire" à la Prévert- n'évoque pas suffisamment le lien qui unit exploitants de salles et pouvoir politique (le cas de Rouen serait à cet égard exemplaire…) De plus la légèreté (entendons le manque de sérieux ou de maîtrise) dans le montage est gênante tant elle manifeste de la "hâte" ....(impression de bâclé parfois)
Dommage!
Colette Lallement-Duchoze