De Ben Wheatley. (Royaume-Uni, France)
Argument: Un soir, dans les années 1970, deux combattants de l’IRA ont rendez- vous dans une usine désaffectée de Boston avec un trafiquant d’armes sud-africain assisté d’un ex-Black Panther. Les intermédiaires sont un play-boy un peu beatnik qui fume joint sur joint et une jeune femme bien décidée. Chaque partie, acheteurs et vendeurs, est assistée par une paire de petits truands. En jeu, quelques dizaines de milliers de dollars pour trente fusils d’assaut.
Une transaction qui vire à la fusillade ; ça pétarade à tout bout de poutres métalliques ; ça défonce jambes épaules au point que très vite tous les personnages sont réduits à une reptation sanguinolente ….Il y a certes du Tarentino dans ce jeu de massacre. L’entrepôt rappelle celui de reservoir dogs la musique des années 70 aussi. Mais dans free fire pas d’allées et venues ni dans l’espace ni dans le temps ; un huis clos sordide et glauque en apparence seulement car l’humour et le côté ludique vont "sauver" ce faux thriller de bien des écueils -sans oublier bien évidemment la prestation de tous les acteurs!
Plans aériens sur une ville et ses dédales de routes, d’embranchements, qu’accompagne une musique sur dimensionnée, c’est l’ouverture… Puis la caméra suit un camion, pénètre à l’intérieur où le conducteur et son compère (déjà pas mal amoché) s’invectivent en bons enfants…ce sont sûrement les "chauffeurs" sollicités pour le trafic d’armes ....La transaction (même s’il y eut tromperie sur la marchandise -des Beretta AR70 au lieu des M16- semble conclue avec tous les partenaires, … mais ….un des chauffeurs reconnaît l'Irlandais qui a agressé sa cousine…. Tout foire ; et c'est précisément le prélude au huis clos dans cet immense entrepôt désaffecté que la stridence d’un téléphone vient par deux fois perturber...
Le réalisateur britannique semble s’en donner à cœur joie : musique, (contraste entre John Denver et la situation macabre) caméra virevoltante, pistolets fusils automatiques revolvers en sarabande, dialogues salaces et/ou misogynes… on a bien affaire à des "salopards" mais leurs peurs et leurs blessures deviennent progressivement le véritable enjeu du film : la fusillade n’aura-t-elle été qu’un "prétexte"?
Tout ça pour ça? diront désappointés certains spectateurs…. Je les comprends….
Colette Lallement-Duchoze