15 mai 2017 1 15 /05 /mai /2017 07:33

d'Hany Abu-Assad (Palestine) 2015

 

avec Tawfeek Barhom, Kais Attalah, Hiba Attalah

Le chanteur de Gaza

Le chanteur c’est Mohammed Assaf :  réfugié palestinien qui a grandi dans la bande de Gaza, il a,  grâce à son obstination, à sa ténacité  remporté la victoire   au  concours Arab Idol (le Caire) en 2013. Sa  voix continue à retentir dans les pays arabes. Son visage apparaîtra vers la fin du film.

Le réalisateur Hany Abu-Assad (connu des cinéphiles pour Paradise now et Omar) suit son parcours depuis l’enfance dans un camp de réfugiés à Gaza; -c'est la première partie, Mohammed a 11 ans- jusqu’à l’épreuve ultime du concours (il a 23 ans). Une histoire vraie ? Oui. Mais avec quelques libertés.... - ce que dit explicitement un encart dès le générique.

 

Le rythme souvent trépidant qui anime le film est donné dès la séquence d’ouverture : une bande de gamins à l’agilité de gazelle – Omar, Amad, Mohammad, celui qui chante, et sa sœur Nour- saute de toit en toit dans une incroyable "course-poursuite". Un rythme qui prévaudra dans la seconde partie quand Mohammed devra franchir tous les obstacles pour quitter Gaza puis à s'imposer jusqu’à la victoire finale. Un rythme qui illustre comme par métaphore celui de la vie en général dans la bande de Gaza : l’embargo, le blocus israélien et égyptien, et le pilonnage régulier par l’armée israélienne contraignent les habitants à user de subterfuges. Quelques travellings sur des maisons éventrées et des gravats, ou sur les barbelés, suffisent à évoquer…cette " prison à ciel ouvert"...

 

Dans ce " biopic" où alternent des moments de bonheur intense (la foule en liesse dans les rues de Gaza à l'annonce de la victoire, par exemple) et des scènes de grande douleur (la mort de Nour) , se dessinent ainsi en creux un autre visage celui de Gaza …et partant,  un bel hommage à un peuple meurtri

le chanteur de Gaza ou l’odyssée émouvante et chaleureuse de Mohammed Assaf ; le chanteur de Gaza ou l’épopée d’un peuple audacieux, traitée sans misérabilisme ni pathos

 

Certains spectateurs pourront toujours dénoncer une forme de naïveté. Une voix fédératrice, une voix annonciatrice de paix dans le contexte d’une guerre permanente ; cela ne relève-t-il pas de l’utopie ? Mais là n’était pas le propos du réalisateur, écoutons-le Je veux vraiment que les Palestiniens soient fiers d'eux-mêmes. Ce n'est pas comme si le film allait changer leur situation, mais il peut les aider à changer et à croire davantage en eux-mêmes

 

Colette Lallement-Duchoze

 

 

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