20 mai 2017 6 20 /05 /mai /2017 07:05

De Raùl Arévalo (Espagne) 

Avec Antonio de la Torre, Luis Callejo, Ruth Diaz, M. Solo

 

Prix du jury et prix de la critique au festival international du film policier de  Beaune

 

Un homme attend huit ans pour se venger d'un crime que tout le monde a oublié...

La colère d'un homme patient

Un prologue saisissant tant par le rythme que par la musique. En un long plan séquence on voit un homme qui attend à l’intérieur d’une voiture son complice ; le braquage s’est mal terminé ; course poursuite….Qui est ce chauffeur que la police vient d’arrêter ???? on l’apprendra au cours de la narration que le réalisateur a dans un premier temps découpée en "scènes" -annoncées par des encarts.

 

José, un homme apparemment discret et peu loquace - se méfier des faux semblants...-  est le personnage principal ; il se lie d’amitié avec Juan, avec  Ana sa sœur, et son compagnon Curro qui sort de prison (le chauffeur du prologue?). Les éléments du puzzle se mettent en place et le spectateur comprendra que José -il analyse aussi des vidéos enregistrées par des caméras de surveillance - élabore patiemment une vengeance. Huit ans après les faits ! c’est "la colère d’un homme patient"!

On a presque tous les ingrédients d’un genre : murs délabrés, rues poussiéreuses gueules tordues (presque à la Bacon) de certains malfaiteurs -voilà pour le décor ; flingue vengeur et vêtements ou planchers maculés de sang- voilà pour l’ambiance. José séduit  Ana pour approcher Curro et s’en servir -comme d’un "otage"- ; visage renfrogné comme masque de la douleur ; attente "patiente" d’une vengeance comme "prison"  intérieure ; voilà pour la dynamique interne.

 

Certes la mise en scène est habile ; certes des ellipses et le jeu d’allers et retours ajoutent du "piment "; certes le parcours de José  suit une trajectoire bien tracée -et très souvent le réalisateur nous le montre de dos avec Curro en train de  marcher ou courir vers un but inexorable...ce que renforce leur périple à travers l’Espagne- ; et pourtant  dès que la vengeance se "concrétise" , quelque chose vient enrayer le processus de justice immanente dans sa mécanique : serait-ce plus l’oubli d’un crime, que la mort d'un être cher  que José veut faire payer ? est-ce l’insistance inutile sur certains détails? Est-ce l’absence délibérée de "contexte social" ? ou que sais-je encore?

 

On partagera peut-être les doutes de ce "justicier" (quand il hésite par exemple à exécuter froidement un ex braqueur, repenti et bientôt père) mais on restera à côté ou à distance….de ce thriller (où même le final qui se voudrait un "twist" n’en est pas un...un "rebondissement" l'avait préparé...)

 

Colette Lallement-Duchoze

 

 

NB le réalisateur Raùl Arévalo a joué dans le polar "La Isla minima" de Rodriguez et Luis Callejo (Curro)   dans "l'homme aux mille visages" du même réalisateur 

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