15 avril 2017 6 15 /04 /avril /2017 06:36

De William Oldroyd 

Avec Florence Pugh, Cosmo Jarvis, Paul Hilton, N. Ackie 

 

1865, Angleterre. Katherine souffre en silence d'un mariage de raison avec un lord bien plus âgé qu'elle. Lorsqu'elle tombe amoureuse d'un palefrenier travaillant  sur le domaine de son époux la situation devient intenable....Et le domaine s'embrase...

 

 

The Young Lady

Adapté du roman de l’écrivain russe Nikolai Leskov "lady Macbeth du district de Mtensk" (1865) le film de William Oldroyd va transposer l’action de la Russie tsariste -au régime féodal impitoyable- à l’Angleterre victorienne -mais en plaquant sur elle des données typiques du XXI° siècle dont l’antiracisme et le féminisme….pourquoi pas ? Encore que...

Metteur en scène de théâtre, le réalisateur imprime à son film la rigidité des cadrages; sa caméra s’attarde sur des intérieurs, décors qu’il a découpés de façon stricte -sans respiration comme s’il s’agissait d’un travail scolaire respectueux de règles et recommandations ; on pourra toujours  rétorquer que le recours aux plans fixes sur des espaces clos illustreront  la frustration de la jeune femme cloîtrée; mais l’ambiance  censée être "rendue" est purement formelle, tel un ascétisme de façade; rien ne sourd ni étouffement ni frustration

Un autre exemple de facticité décorative : le plan prolongé sur les deux corps nus enlacés (Katherine et le palefrenier Sebastian) ne suggère aucune sensualité ; ils sont "posés" à même le sol inertes pour la photo

Quand la jeune Katherine cheveux au vent arpente la nature et l'immensité de ses plaines  -dégagée provisoirement des contraintes de châtelaine esclave du protocole- une bande son accentue inutilement le mugissement du vent et la chorégraphie impétueuse des herbes folles

Le corset que la servante serre "au-delà du supportable" -et la scène revient plusieurs fois- est censé symboliser à la fois un joug et un système où l’épousée est la "propriété' du mâle ; or son traitement prête  à sourire !!!

Des rebondissements macabres, trop longuement traités (la mort par asphyxie du gamin "naturel" par exemple) desservent le récit au lieu de l’illustrer !!

On pourrait multiplier les exemples pour dénoncer prétention et inanité

 

Cela étant, Florence Pugh interprète du mieux qu’elle peut une jeunesse étouffée mais si malicieuse, une vierge effarouchée que la passion dévorante métamorphosera en criminelle impavide, se libérant ainsi de la domination du mâle ; l’amant lui-même ne fut-il qu'un objet sexuel  ???

 

Colette Lallement-Duchoze

The Young Lady
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