Documentaire réalisé par Claire Simon
prix du meilleur documentaire cinéma Biennale de Venise 2016
Argument: C'est le jour du concours les aspirants cinéastes franchissent le lourd portail de la Fémis pour la première et peut-être la dernière fois. Chacun rêve de cinéma mais aussi de réussite. Tous les espoirs sont permis, toutes les angoisses aussi. Les jeunes rêvent et doutent; les jurés s'interrogent et cherchent leurs héritiers...de l'arrivée des candidats aux délibérations des jurés, le documentaire explore la confrontation entre deux générations et le difficile parcours qu'organisent nos sociétés contemporaines...
Il y a concours et concours.
Celui de la Fémis semble basé sur des critères flous, tout du moins d’après ce qui est montré à l’oral.
Théâtre, séduction, subjectivité, tout se mélange et on perçoit les injustices possibles d’une telle sélection puisque sur 1250 candidats qui se présentent seuls 60 élus seront autorisés à entrer dans la prestigieuse école.
Le spectateur est le voyeur de ce jeu entre le jeune qui met en jeu son avenir et le juré qui a un pouvoir sur la vie des autres.
On aurait aimé un peu plus d’éléments factuels pour compléter le tableau…
Combien coûtent les frais d’inscription ? à combien revient, pour les candidats retenus, chaque année d’étude ? Quelle est sa durée ? Quelle est l’origine sociale des élèves et la moyenne d’âge ?
Claire Simon a-t-elle choisi volontairement de ne pas mentionner ces notions déterminantes à destination du grand public ou a t-elle simplement préféré opter pour les clins d’œil de l’entre soi ?
Malgré le plaisir à visionner ce film, on reste surpris par le traitement impressionniste du sujet !
Serge Diaz
Comment on reproduit un système social et culturel, comment on contribue à faire perdurer la " méritocratie " républicaine par une sélection -souvent impitoyable- n’est-ce pas la démarche de Claire Simon dans ce documentaire ?
Quand Laetitia Masson (réalisatrice et membre d’un jury) affirme -pour éliminer un candidat - j’ai peur pour lui au cas où il entrerait à la Fémis, Christine Dewynter (monteuse, membre du même jury) réagit avec violence ; on était bien dans un cas de figure " exemplaire " : les jurés vont élire les héritiers d’un système qui les a eux-mêmes produits….et la réaction virulente de la monteuse résonne comme une exception " confirmant la règle "….
Colette 16/02/2017