Ce film qui vient de rafler 14 nominations pour les Oscars 2017, enthousiasme certains spectateurs et a conquis une belle partie de la presse critique…
Voici une voix dissonante
Faut-il rappeler que ce projet fut d’abord refusé et finalement accepté suite au succès de Whiplash ? -ce qui explique la pub racoleuse pour la promotion du film comédie musicale flamboyante réalisée par le cinéaste de Whiplash
Le jeune réalisateur Damien Chazelle veut raconter une histoire d’amour à travers une comédie musicale et rendre hommage à ses devanciers. Bien
Mais peut-on appeler comédie musicale un film où la danse est quelque peu absente (hormis le plan-séquence d’ouverture : sur un échangeur d’autoroutes, les capots de voiture se muent en pistes de danse, chaque chauffeur ou passager extrait de sa cylindrée va danser ses rêves aux sons d’autoradios), où les numéros de claquette -en hommage à Stanley Donen - ? sont bien malingres, où les dialogues superficiels n’ont pas la saveur de la quotidienneté des parapluies de Cherbourg (le cinéaste dit vouer une admiration sans réserve à Jacques Demy). Des références si appuyées parfois que ,de facto, elles sont dénaturées…
La simplicité du scénario est conforme aux codes du genre : lui Sebastian (Ryan Gosling) pianiste de jazz épris de Monk, et de Parker recherche la reconnaissance, elle Mia (Emma Stone) rêve d’être une actrice et enchaîne les séances d’audition ; ils se rencontrent ils s’aiment et vont s’inciter mutuellement dans l’accomplissement de leurs " rêves " ; mais...5 ans après, désenchantement : la dernière partie du film qui obéissait jusque-là au calendrier des 4 saisons, sert d’épilogue dont le message frappe par son caractère d’évidence : …tout cela n’est qu’un " miroir aux alouettes " - or ce truisme était déjà inclus dans le titre...
Oui, décors en carton-pâte, sucre glace, envolée dans l’espace sidéral des deux amoureux/danseurs en apesanteur, couleurs tapantes (robe ou voitures) etc..etc...
Vous avez dit" comédie flamboyante féerique" ? je répondrai "mise en scène tapageuse"
restera peut-être le thème musical de Justin Hurwitz
Colette Lallement-Duchoze