17 février 2017 5 17 /02 /février /2017 08:26

Argument 

"Tom et son grand frère Benjamin partent en Suède retrouver leur père pour les vacances d'été. Tom appréhende les retrouvailles avec cet homme étrange et solitaire. Le père, lui, semble convaincu que Tom a le don de voir des choses que les autres ne voient pas.
Quand il leur propose d'aller vers le Nord pour passer quelques jours dans une cabane au bord d’un lac, les enfants sont ravis. Mais l'endroit est très isolé, au milieu d'une immense forêt qui exacerbe les peurs de Tom. Et plus les jours passent, moins le père semble envisager leur retour"

Dans la forêt

Est-ce la réalisation d’un "pressentiment"? (celui qu'éprouvait Tom avant son départ,  face à sa pédopsychiatre? et dans ce prologue elle lui "apprend" la nuance sémantique entre "appréhension" et "pressentiment"... ). Est-ce la concrétisation de peurs enfantines –que l’isolement et la vastitude de la forêt alimentent? S’agit-il d’un voyage initiatique qui fait passer de l’enfance à l’adolescence en "tuant" symboliquement le père?

 

Le nouveau film de Gilles Marchand est peut-être tout cela à la fois. On connaît le goût de ce scénariste (Harry un ami qui vous veut du bien) et réalisateur (Qui a tué Bambi) pour l’étrange.

Mais l’étrangeté reste toujours en-deçà de l’horreur et du fantastique. Même quand apparaît le " Diable " (au visage déformé à la Bacon) -une vision qu’accompagne une musique sur-dimensionnée- si elle effraie dans un premier temps le jeune Tom, elle sera progressivement " apprivoisée " (et la déforestation ne marque-t-elle pas  la fin du "cauchemar")

 

Une  tension sourde qui rend captif à la fois le personnage de fiction et le spectateur parcourt le film. Tension et surtout pas " peur viscérale "

 

Panthéisme de la nature -et la forêt est admirablement filmée : surplombs, plans larges, plans serrés qui enferment emprisonnent-,  folie d’un père "patriarche"- mais plus il devient "monstrueux " plus son joug se desserre -(rébellion de l’aîné, étrange indifférence du benjamin), connexion entre " nature et surnaturel ",  n’est-ce pas ce qui au final fait la spécificité de ce film ?

Film qui, il convient de le répéter, n'a rien de "glauque" , film qui ne prétend pas faire un remake de Shining. Tout   au plus - et s'il fallait  à tout prix établir des "comparaisons",  la séquence dans laquelle le père tel un forcené tire sa barque dans les sentes tortueuses de la forêt pourrait-elle faire penser à Fritzcarraldo de W Herzog...-pour la forme plus que pour le contenu d'ailleurs! 

 

Colette Lallement-Duchoze

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