d'Alejandro Jodorowsky (France- Chili- Japon)
avec Alexandro Jodorowsky, Adan Jodorowsky, Brontis Jodorowsky, Pamela Flores, Leandro Taub, Jeremias Herskowitz, Carolyn Carlson
Présenté à Cannes (Quinzaine des Réalisateurs)
Deuxième volet d'une autobiographie "fantasmatique" Poesia sin fin nous transporte à Santiago dans le quartier où a vécu l'auteur, un quartier "reconstitué" comme le montrent dès le début ces photos géantes d'époque (1940/50) qui vont recouvrir les façades des maisons...
En sciant l'arbre (cordon ombilical?) l'adolescent rompt avec sa famille (il ne sera pas médecin comme le désirait son père tyrannique) Il va mener une vie de bohème, -errances nécessaires pour qui veut satisfaire cette unique et profonde aspiration, être poète. À la fin il embarque pour la France (rejoindre André Breton et faire revivre le courant surréaliste; annonce du troisième opus d'une trilogie?)
Premiers émois amoureux, premiers élans artistiques, rencontres avec le poète Nicanor Parra, avec la Muse Stella Diaz, plus qu'excentrique, avec des "monstres" des nains, la faune underground, les habitués de 'l'Iris bar" (où des serveurs octogénaires déambulent telles des mécaniques), c'est bien à un voyage "mental", une folie, un dévergondage qui sollicitent tous nos sens que nous convie le réalisateur. Amour, sexe, religion, famille, créativité, tout est dit montré illustré mais avec cette force explosive et jubilatoire qui en décuple la teneur.
Une séquence à peine terminée et nous voilà embarqués sans transition dans un autre "univers": celui du tarot divinatoire (avec Carolyn Carlson) ou le défilé de diables rouges et de squelettes ou encore cette idylle avec une naine...
Et toute la pléthore d'épithètes: surréaliste onirique baroque fantastique déjanté farfelu fantaisiste peut qualifier ce film et prouver (s'il en était besoin) l'inventivité d'Alejandro Jodorowsky 87 ans, (il intervient plusieurs fois à l'écran pour "guider" conseiller le jeune Jodo - Adan, son plus jeune fils interprète son rôle et Brontis, son fils aîné joue celui de son père)
En fait ne se parle-t-il pas à lui-même? Et par-delà la mort à son propre père?
Le sens de la vie n'existe pas. Il faut juste la vivre
Colette Lallement-Duchoze
Ismael 14/10/2016