De Joachim Lafosse (Belgique France)
Avec Bérénice Béjo, Cédric Kahn, Marthe Keller
Présenté à Cannes (Quinzaine des réalisateurs)
Argument: Après plusieurs années de vie commune, Marie et Boris décident de se séparer. Fille de bonne famille, elle travaille et gagne bien sa vie, tandis que lui accumule les petits boulots périodiques. Elle a financé l'achat de la maison tandis que lui l'a rénovée, apportant ainsi une plus-value. Lorsqu'ils décident de vendre leur maison, la question est désormais pour eux de savoir quelle part chacun doit recevoir...
On m'avait dit beaucoup (trop) de bien de ce film "sur un sujet aussi rebattu, le réalisateur évite les clichés, il filme avec une grande justesse" , etc. etc.
Déception à la hauteur de mes attentes!
Faire cohabiter deux partenaires dans le huis clos du désamour pendant 100 minutes n'est-ce pas un peu longuet? (même si Bérénice Béjo est parfaite)
Alors que tout est "quasiment" révélé assez rapidement...
Alors recoller quelques lambeaux pour que le règlement de comptes soit définitif!
Et que la mère puisse proclamer cette vérité -qui hélas fait date!!- "autrefois on savait réparer les chaussettes, les frigos. Maintenant dès qu'il y a un problème on jette. Pareil dans le couple; plus de désir, on jette"
On a vu Joachim Lafosse plus convaincant (dans "à perdre la raison" ou "nue propriété")
Elisabeth
C'est vrai que le film a 15 minutes de trop mais il est néanmoins intéressant car rares sont les films où le problème de l'argent dans le couple est aussi central et pourtant !..Dans la vraie vie .le rapport de forces économiques à l'intérieur d'un couple existe et l'argent, on le sait, est tellement symbolique d'autres choses, de névroses aussi. On se demande bien pourquoi le personnage interprété par B. Béjo fait une telle fixation sur le principe de ne pas séparer en deux la vente de la maison...la paix n'a pas de prix, elle le comprend bien tard.
Ce film qui parle de l'ordinaire sort de l'ordinaire justement parce qu'il met bien l'accent sur les interrogations qu'on peut avoir sur la séparation d'un couple.
Au final j'ai bien aimé.
Serge 5/09/2016
Filmé en plans séquences ce "huis clos sur le désamour", est il est vrai un peu long ...
Avoir choisi avec Mazarine Pingeot le "prisme de l'argent" pour illustrer la défaite de l'amour était peut-être une gageure; les exigences répétées ad nauseam sur la répartition d'un tiers ou de la moitié de ce qui reviendra après la vente, ériger ce problème en dichotomie travail contre capital tout cela était audacieux; mais après tout "quantifier son apport au couple" n'est-ce pas précisément le début de la fin???
le cinéaste ne juge pas ses personnages ... même s'il donne une orientation politique à la "marchandisation" de l'intime-, il laisse au spectateur le soin de réagir selon son propre vécu
Colette 21/01/2017