5 septembre 2016
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16:20
De François Ozon
Avec Pierre Niney, Paula Beer, Ernst Stötzne
Librement adapté de Broken Lullaby d'Ernst Lubitsch (1932), ce film est en compétition pour le prix du Lion d'Or à la Mostra de Venise 2016 (qui se terminera le 10 septembre)
Argument: Au lendemain de la guerre 14-18 dans une petite ville allemande Anna se rend tous les jours sur la tombe de son fiancé Frantz mort sur le front en France. Mais ce jour-là un jeune Français, Adrien, est venu se recueillir sur la tombe de son ami allemand. Cette présence à la suite de la défaite allemande va provoquer des réactions passionnelles dans la ville
Surtout ne pas résumer l’histoire à ceux qui ne l’ont pas encore vu,- un des grands plaisirs de ce film résidant dans l’excellence du scénario-, le tout s’écroulerait !
Difficile de ne pas sortir du cinéma les larmes aux yeux et pourtant FRANTZ n’a rien d’un mélo.
Un noir et blanc superbe, une musique douce et triste qui fait frissonner, des dialogues peu bavards mais dont chaque mot compte, un déroulé d’histoire inattendu, tout nous emporte dans cette atmosphère de 1919 tantôt en Allemagne tantôt en France.
Frantz nous fait réfléchir à la nécessaire réconciliation (?) franco allemande au lendemain de la Grande Boucherie. La séquence où trois officiers médaillés entrent dans un café parisien et les hommes attablés se lèvent pour entamer “La Marseillaise” nous glace tant ce chant d’origine révolutionnaire apparaît au gré des paroles “ils viennent jusque dans nos bras égorger nos femmes et nos compagnes, (...) qu’un sang impur abreuve nos sillons” comme un cri de guerre nationaliste, militariste, borné.
Jamais notre hymne bien aimé n’avait pris une si effroyable résonance.
Bravo François Ozon pour votre magnifique hommage à l’amour et à la paix.
Serge Diaz
Published by cinexpressions