De Sébastien Marnier
Avec Marina Foïs, Jérémie Elkaïm, Benjamin Biolay, Joséphine Japy
On croit un moment avoir affaire à un film "social", une chronique sur le chômage et la précarité. Voici Constance une jeune femme licenciée, elle quitte Paris, revient dans sa ville natale, persuadée de retrouver son emploi dans l'agence immobilière qu'elle avait quittée
Très vite pourtant le film bifurque vers le thriller dit intimiste. Constance ressent son éviction comme une usurpation, un "vol" humiliant; dès lors, les forces qui l'habitent vont éclater au grand jour. Manipulatrice, elle ment sans vergogne; bien plus elle est décidée à évincer la jeune femme récemment embauchée ; et ce, quels que soient les moyens
On pourrait s'imaginer être chez Chabrol; mais ici ni suspense ni étrangeté, tant sont criantes les allusions, tant sont éloquents les "non-dits". Duplicité du personnage à l'instar de sa chevelure blonde aux racines foncées; manipulation qu'illustre sa logorrhée de "mensonges". Et les scènes récurrentes du "parcours de santé" qui scandent le récit, ou celles des ébats sexuels débridés, si elles sont censées illustrer le dynamisme et l'hyperactivité de Constance, nous entraînent bien vite vers des chemins de traverse...
Cela étant, l'interprétation de Marina Foïs (qui est de tous les plans) est remarquable de justesse: sa "rage au ventre" est toujours palpable, à fleur de peau; les acteurs masculins en revanche sont un peu falots (surtout Benjamin Biolay assez gauche dans son "plan-cul" d'enfer)
Pour les amateurs de musique électro, la bande originale signée Zombie Zombie est étonnante (surtout dans la séquence finale)
Le titre? Une antiphrase, bien évidemment....
Colette Lallement-Duchoze