De Jay Roach USA
Avec Bryan Cranston (Dalton Trumbo), Diane Lane (Cleo Trumbo), Helen Mirren (Hedda Hopper), Adewale Akinnuoye-Agbaje (Virgil Brooks), David James Elliott (John Wayne), Elle Fanning (Niki Trumbo), Louis C.K. (Arlen Hird), John Goodman (Frank King), Michael Stuhlbarg (Edward G. Robinson), Alan Tudyk (Ian McLellan Hunter) Dean O'Gorman (Kirk Douglas)
Hollywood, fin des années 1940, la Guerre Froide bat son plein. Alors qu’il est au sommet de son art, le scénariste Dalton Trumbo est accusé d’être communiste. Avec d’autres artistes, il devient très vite infréquentable, puis est emprisonné et placé sur la Liste Noire : il lui est désormais impossible de travailler. Grâce à son talent et au soutien inconditionnel de sa famille, il va contourner cette interdiction. En menant dans l’ombre un long combat vers sa réhabilitation, il forgera sa légende.
Par son rythme, la profusion de personnages, le recours aux images d'archives (crédibiliser le récit??) mais aussi une tendance fâcheuse à la caricature, ce film qui se veut à la fois peinture d'un écrivain scénariste de talent victime du maccarthysme et évocation d'une époque (celle de la guerre froide et de la chasse aux sorcières ) s'apparenterait plus à un spectacle de cirque.
La récurrence de certaines scènes (crépitement de la machine à écrire Remington censée illustrer à la fois l'opiniâtreté du scénariste et ses dons d'écrivain; cercle familial dans la douleur de qui subit de plein fouet les affres d'un mari et père "blacklisté", hélas traité à la manière d'une BD; gros plans redondants sur le visage de Bryan Cranston et ses mimiques matoises) loin de souligner la "complexité" du personnage (aujourd'hui auréolé de gloire) la minimise en la ravalant au rang de fait divers!
Et que dire de la "reconstitution"? Passons encore sur les costumes, les chapeaux (ah ces bizarreries bigarrées qui coiffent Hedda Hopper la fameuse pasionaria de l'anti communisme, une échotière à la plume féroce) les ambiances enfumées, l'insertion d'images d'archives mais placer côte à côte l'acteur Dean O'Gorman interprétant Kirk Douglas (et on a voulu conserver "une marque de fabrique"...) et le vrai Kirk Douglas; le premier censé "se" regarder alors qu'on voit le second dans une scène de Spartacus.. ….faire évoluer un benêt en John Wayne; cadrer l'imposante stature d'Otto Preminger dans l'embrasure d'une porte; on pourrait multiplier ces exemples qui "endimanchent" une mise en scène bien académique voire empesée
Ne serait-elle pas à l'image de cette parabole bien naïve (ou bien pensante) sur le communisme qu'enseigne Dalton Trumbo à sa fille Maman te prépare ton déjeuner favori. Et à l’école, tu vois quelqu’un qui n’a rien à manger. Que fais-tu ? Je partage
Si Dalton Trumbo fut un scénariste si prolixe, si des films tels que "vacances romaines" ont été adulés, si des réalisateurs (Otto Preminger) le sollicitaient qu'en est-il de la quintessence de la Création, de Sa création? Ce "biopic" ne répond pas à ce genre de questions . Celui qui a lu "Johnny s'en va-t-en guerre" et vu son adaptation cinématographique par le romancier lui-même (son unique film d'ailleurs) glanera certes quelques informations mais il ira derechef compléter sa documentation "ailleurs" que dans ce film pseudo didactique
Colette Lallement-Duchoze
NB un léger bémol: une interview intéressante clôt le générique de fin (on voit et on entend le vrai Dalton Trumbo; il propose d'offrir son Oscar à sa fille âgée de 13 ans ....)
Vous êtes bien sévère!!!
Moi j'ai beaucoup apprécié non seulement le jeu de l'acteur, mais toutes ces ambiances et ces atroces suspicions....
Ismael
je ne remets pas en cause le jeu de l'acteur
mais ces "afféteries" dans la restitution d'une époque marquée (c'est vrai) par ces courants délétères de délation et suspicion
Colette