21 décembre 2015 1 21 /12 /décembre /2015 08:44

Premier long métrage de Nicolas Pariser

Avec Melvil Poupaud (Pierre Blum) André Dussolier (Joseph Paskin) , Clémence Poésy (Laura), Sophie Cattani (Caroline)

 

Récompense: Prix Louis-Delluc du premier film

Le Grand Jeu

Un film qui s'annonçait prometteur...

Prologue, intérieur nuit : des couloirs, des chambres, une lumière feutrée,  des regards scrutateurs, un homme entravé; attente; on comprendra plus tard que ce réseau (dont le labyrinthe était la métaphore) est dirigé par Joseph Paskin qui a commandité l'enlèvement

Première séquence, extérieur nuit, terrasse d'un Casino; deux hommes se rencontrent, devisent -apparemment sans se connaître....en fait cette "entrevue" a été programmée par l'un d'eux, Joseph Paskin (personnage aux manières onctueuses,  au sourire patelin) et malgré des réticences purement formelles, le quadragénaire Pierre Blum  accepte d'entrer en contact avec ce roublard ...si fier d'avoir "ferré sa proie".

L'intrigue peut se déployer

Hélas à partir du moment où Pierre ("écrivain un peu oublié" qui vit très modestement dans une chambre de bonne) accepte le contrat: écrire un pamphlet , non signé -invitation à l'insurrection- afin de déstabiliser le gouvernement et de faire chuter le ministre de l'Intérieur, le film sombre dans les clichés les plus éculés (surtout les séquences consacrées à la communauté gauchiste) et la complexité apparente du scénario (chasse aux gauchistes, manipulations en haut lieu, règlements de compte, ébauche d'une romance amoureuse..) est alourdie par des discours-fleuves peu convaincants (hormis l'intervention laconique du général interprété par Bernard Verley)

Et que dire de cette "relation" amoureuse entre Pierre et Laura jeune gauchiste? Une romance qui patauge à l'instar de l'actrice Clémence Poésy qui a du mal à se dépêtrer dans la gadoue du jardin potager de sa communauté.. et qui au final sauvera Pierre d'une course-poursuite téléguidée ...

Ainsi les thèmes abordés -engagement politique, coulisses du pouvoir, manipulations (véritables arcanes pour le non-initié), crimes-, non seulement ne sont pas originaux mais ils souffrent de leur "mise en forme" (et non de l'interprétation d'André Dussolier ou de Melvil  Poupaud).

Resterait la thématique dite "générationnelle": le père de Louis tente de l'analyser lors du repas "communautaire" ; en fait il se contente de formuler un constat … sur le "rapport au temps"...

Quel serait donc le message de Nicolas Pariser? Lui qui a eu la prétention de se comparer à Chabrol, Rohmer et d'écrire sous l'égide de Pakula ou Coppola?

 

Colette Lallement-Duchoze

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