de Oliver Hirschbiegel
avec Christian Friedel, Katharina Schüttler, Burghat Klausner
Argument : Allemagne, 8 Novembre 1939. Adolf Hitler prononce une allocution devant les dirigeants du parti nazi dans la brasserie Bürgerbräu à Munich. Une bombe explose, mais Hitler ainsi que Joseph Goebbels, Heinrich Himmler, Martin Bormann et d’autres ont quitté les lieux quelques minutes plus tôt. L’attentat est un échec. Rattrapé à la frontière suisse alors qu’il tentait de s’enfuir, Georg Elser est arrêté puis transféré à Munich pour être interrogé. Pour les Nazis, il s’agit d’un complot et on le soupçonne d’être un pion entre les mains d’une puissance étrangère. Rien ne prédestinait Georg Elser, modeste menuisier, à commettre cet acte insensé ; mais son indignation face à la brutalité croissante du régime aura réveillé en lui un héros ordinaire…
Un grand film que ce film du réalisateur de La chute sur un héros allemand ordinaire.
Hormis la qualité de la réalisation sur le jeu des acteurs, les flash-back qui sont des pauses bienvenues entre les séances d’interrogatoire et de torture, la reconstitution historique de l’Allemagne profonde des années 30, les couleurs et la musique qui ne forcent pas le trait de cette sinistre époque, ce film de Oliver Hirschbiegel nous fait profondément réfléchir et nous renvoie à note situation actuelle.
En effet, alors que la force écrasante et féroce du nazisme bat son plein, il est toujours possible de combattre, de refuser la fatalité. Cet homme ordinaire qui aime la vie, incarné si bien par Christian Friedel, nous le prouve.
Autre leçon : quand le peuple choisit par ignorance et bêtise la voie fasciste en politique il le paie très cher au final. Les Français qui se laissent aller à soutenir le FN aujourd’hui ne connaissent pas l’histoire européenne des années 30 à 40 ? Le FN n’est autre que l’héritier de ce fascisme barbare, et son maquillage de dédiabolisation actuel n’y changera rien. L’acte de mémoire utile que nous sert ce film est renforcé par cette information au générique signalant qu’il a fallu des décennies pour reconnaître Georg ELSER comme résistant.
L’Histoire bégaie...mais heureusement il y aura toujours des héros ordanaires qui à 13 minutes près pourraient changer le cours de l’Histoire.
Souhaitons à chacun d’entre nous d’avoir la lucididté et le courage de cet homme ordinaire !
Un film à voir et faire voir.
Serge Diaz