18 octobre 2015 7 18 /10 /octobre /2015 05:37

de Muayad Alayan (Palestine)

avec Sami Metwasi, M. Abu Alhayyat, Ramzi Maqdisi

Amours, larcins et autres complications

Le titre, par la légèreté de son énoncé et l'emploi du pluriel, avertit d'emblée le spectateur; il s'agit d'une comédie -mêlant en les multipliant, amour  et procédés  a priori peu recommandables.  Et de fait, le "héros" de cette comédie grinçante va cumuler, souvent malgré lui, les impairs!

Une situation complexe au départ: vivant dans une banlieue palestinienne de Jérusalem, il est pris en tenaille entre les services secrets israéliens et les milices palestiniennes (contexte politique); il est en outre amoureux d'une femme mariée à qui il rend visite en l'absence du mari (situation de vaudeville).

Son rêve? Quitter -avec l'être aimé-, un pays où l'on "survit" en mendiant afin de ne pas tomber dans le piège de la servilité, comme le père! Mais le "fatum" démoniaque va lui tendre d'autres pièges....(dans le coffre de la voiture qu'il a volée, il découvre un prisonnier israélien ligoté qui gémit... au bord de l'énurésie..); le contexte politique d'alors est dominé par les négociations qui portent sur  les échanges de prisonniers; une aubaine pour l'opportuniste...mais d'autres imprévus vont lui barrer la route (et ce, dans tous les sens de cette expression)

Le réalisateur traite le plus souvent en plans larges et plans séquences les tribulations de Mousa. Tancé par le père, recherché par tous, seul dans son "combat" contre "l'ennemi" aux multiples visages, il sera de tous les plans (dans l'habitacle d'une voiture volée c'est le bricoleur astucieux, de même quand il répare le transistor d'une femme aveugle; il sait mater une chèvre rétive;  à bicyclette il fonce vers ce qu'il croit être une immense porte de sortie,.) Courses poursuites dans les ruelles, situations vaudevillesques (il se planque sous le lit "conjugal"), séances de tabassage, etc. C'est une suite d'impondérables dont l'enchaînement  ne déclenche pas un rire franc mais nous rappelle les scènettes d'un certain cinéma d'antan.

Au final, le parcours de ce "héros" n'est-il pas à l'image d'un peuple, son peuple, constamment pris au piège d'une situation quasi inextricable?.On saura gré au jeune réalisateur Muayad Alayan (malgré de nombreuses maladresses de mise en scène) d'en avoir dénoncé avec malice et auto-dérision, l'absurdité !

 

Colette Lallement-Duchoze

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