De Peter Greenaway
Avec Elmer Bäck, Luis Alberti, Maya Zapata, Lisa Owen, Stelio Savante, Rasmus Slätis, Jakob Öhrman
D'emblée on est subjugué par la luxuriance baroque, l'exubérance souvent loufoque du film de Peter Greenaway où se côtoient fiction et documentaire (images d'archives, extraits de films, portraits en médaillon de tous les "acteurs" que le cinéaste russe avait été amené à croiser); le tout sur un rythme échevelé et la musique de Prokofiev (entre autres)
Guanajuato, Mexique, 1931, Eisenstein doit tourner "que Viva Mexico" mais … la découverte de l'amour avec son guide Palomino Cañedo, aura bien vite raison de toutes ses convictions; (à noter ici que la séquence de sodomie s'étire en spasmes de plaisir délirant sur un lit immense au milieu d'une immense pièce, d'un étrange hôtel et où tout semble démultiplié par les reflets). Une extraordinaire expérience initiatique amoureuse qui durera dix jours!
Et la façon de filmer va épouser le rythme endiablé: superpositions et fondus enchaînés, passage du noir à la couleur, images fractionnées, écrans divisés en split-screen, mouvements de caméra circulaires (qui parfois donnent le tournis); gros plans sur les corps nus, le ruissellement de l'eau, le vomi ou très gros plans sur les mouches (images récurrentes au début et à la fin). Aux scènes d'amour vont succéder des scènes macabres (telles les danses de la Mort interprétées par les deux acteurs affublés de masques ou virevoltant avec des squelettes) car "Eros et Thanatos sont dans un bateau, et aucun ne tombe à l'eau"
L'acteur finlandais Elmer Bäck est admirable de "justesse" dans ce rôle pour le moins délirant!
Bref, un film à ne pas rater!!
Colette Lallement-Duchoze