26 avril 2015 7 26 /04 /avril /2015 05:48

De Antoine Barraud

Avec Bertrand Bonello (Bertrand) Jeanne Balibar (Célia Bhy) Géraldine Pailhas (l'autre Célia Bhy) Joana Preiss (Barbara) Barbet Schroeder (le médecin) Pascal Gregorry (Pascal) Nicolas Maury (le jeune journaliste)... et la voix de Charlotte Rampling

Image Antoine Parouty

musique Bertrand Bonello

Festival international du film de Berlin 2015  

Prix d'intrprétation pour Bertrand Bonello -festival de La Roche-Sur-Yon 2014

Le dos rouge

Voici un cinéaste en crise d'inspiration (la tache rouge dans le dos ou les affres de la création?) interprété par le cinéaste Bertrand Bonello; voici le film en gestation et le film abouti (?). Des extraits de plusieurs films (dont la séquence avec Isild Le Besco dans la Madeleine d’entre les morts) dans le film. Une déambulation dans les musées (Gustave Moreau Beaubourg Le Louvre) et les commentaires d'une historienne de l'art (j'ose espérer que le phrasé de Jeanne Balibar se prête à la "critique" des discours pédants et abscons). Des clins d'oeil (peut-être appuyés) à Vertigo -la thématique du double -deux historiennes de l'art et l'on passe de l'une à l'autre sans ménagement, la scène du musée. D'autres (tout aussi appuyés) à la filmographie de Bonello (la statue de l'Hermaphrodite, des commentaires sur Tiresia; certaines ambiances aux couleurs chaudes qui rappellent l'Apollonide, etc...).

Mais si tout convergeait vers le tableau "Autoportrait au miroir" de l'artiste belge Léon Spilliaert?

je voudrais bien… faire un film… autour de la monstruosité”  dit le cinéaste à sa productrice et à ses acteurs (dont Pascal Gregorry) ; la voix off de la mère (Charlotte Rampling) au début du film nous informait déjà sur les goûts esthétiques de son "fils". Après Chasseriau Moreau Miro Balthus, le cinéaste se trouve face au tableau de Spilliaert et par un jeu de champ contrechamp, lui le regardeur est devenu le regardé. Spilliaert révèle le caractère inquiétant de notre propre reflet (il surgit dos au miroir et voici son visage en décomposition: une bouche, trou béant, un oeil vitreux; la présence d'une horloge sous cloche rappellant la menace du Temps, et la perspective en contre-plongée renforcent l'étrange étrangeté). Dans le film "le dos rouge", le cinéaste (mais aussi son interprète) devenu un "monstre" se "vampirise" en même temps qu'il vampirise ses comparses?. Est-ce là le prix de la Création? En tout cas l'autoportrait au miroir  (et ce serait une mise en abyme) illustre les thèmes du reflet et de la solitude chers au réalisateur ainsi que ses partis pris dans les choix de cadrages pour les oeuvres d'art (vision frontale ou parcellaire; vision globale ou fragmentée et fragmentaire; déformations; vues en contre-plongée)

Mais quelles que soient les "interprétations" ce film  est "avant tout construit comme une fiction, sur le rapport d'un homme à l'art et aux femmes -mère, épouse, amante amie etc.- comme créatures multiples, fascinantes mystérieuses et abyssales" (propos du réalisateur)

Cela étant, on adhère ou on décroche!!!

 

Colette Lallement-Duchoze

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